Le portique du front de mer

Que faire de son existence lorsque la léthargie ambiante d’une cité balnéaire, perdue au milieu des sables, amortit toute velléité de projet ? Quatre garçons boivent et fument en contemplant l’horizon depuis une terrasse. Pour tromper l’ennui, ils chassent les raies des sables, font des parties de I.Go et, de temps en temps, poussent jusqu’au désert : l’air surchauffé et vibrant y suscite des mirages. Peu à peu, en plein marasme, ils perdent la conscience du réel, du temps, et cherchent à approcher l’infini. L’auteur dit avoir été très marqué par les romans de science-fiction de l’écrivain britannique J.G. Ballard. Comme dans Autour de moi (NB février 2013), une profonde mélancolie enveloppe les personnages et les paysages. Étrangeté, surréalisme, recherche ontologique dessinent toute la complexité d’une vision cosmique, voire apocalyptique. Se mêlent besoin de fusion, d’anéantissement dans l’univers et quête d’une nouvelle cohérence par-delà la mort. Un récit de fin du monde… Ce texte à l’écriture foisonnante, délirante, hautement sensorielle et parfois morbide, sophistiquée ou obscure, semble interroger le temps : l’instant prolongé a-t-il un avant-goût d’éternité et d’au-delà ?