« Un jour, on sâest rĂ©veillĂ©s dans le village, on Ă©tait tous habillĂ©s en juifs ». Ces propos dâun paysan illustrent bien la situation : presque partout en Europe, et particuliĂšrement en Pologne, lâextermination des Juifs sâest faite avec la complicitĂ© et la participation active de populations avides de sâemparer de leurs biens, rĂ©els mais souvent fantasmĂ©s. Le livre est nĂ© dâune photo parue en 2008 : des villageois posent tranquillement devant des ossements extraits du sol de Treblinka oĂč ils cherchent les morceaux dâor qui auraient Ă©chappĂ© aux nazis. Parfois en toute ingĂ©nuitĂ©, parfois par convoitise, patriotisme, religion, haine⊠les motivations Ă©taient multiples. MĂȘme si on a dĂ©jĂ beaucoup appris sur la Shoah, on reste choquĂ© de voir quel rĂŽle jouĂšrent des criminels tout Ă fait ordinaires, « nos semblables, nos frĂšres ». Un nouveau document trĂšs prĂ©cis et facile Ă lire dans la controverse sur lâantisĂ©mitisme polonais dĂ©clenchĂ©e par Jan Tomasz Gross, universitaire amĂ©ricain nĂ© Ă Varsovie en 1947.
Moisson d’or : le pillage des biens juifs
GROSS Jan Tomasz