Dans un pays ensoleillé, Aziz s’étonne qu’il faille accrocher au mur les portraits du roi et de la reine, que personne n’aime. Car ces deux-là sont des tyrans fainéants qui accaparent toutes les richesses du pays. La reine, en outre, exige que l’on capture tous les oiseaux bleus en liberté, qu’elle enferme dans une gigantesque cage. Un jour, un oiseau s’échappe et file chez Aziz, devenu minuscule, à l’image du peu de poids qu’il pèse dans la société. Il l’emmène sur son dos, avec une guirlande de jasmin confectionnée par le jeune homme.
Un régime autoritaire et spolieur, le culte de la personnalité, du jasmin… Toute ressemblance avec un pays ou une situation connus n’est sans doute pas fortuite ! Il est probable qu’elle échappera aux plus jeunes qui, s’ils sont sensibles aux thèmes de la liberté et de l’injustice, risquent d’être déçus par la façon dont la « révolution » se fait dans l’album : pas d’autre épreuve ou exploit que de pénétrer à dos d’oiseau dans le palais, et, miracle, tout explose ! Heureusement, les grandes illustrations pleine page, qui opposent le charme simple du pays à la laideur des souverains et au fouillis de leur accumulation, ont un grand pouvoir de séduction ; leur légèreté, la finesse des traits, rehaussés de couleurs harmonieuses, proposent un joli voyage.