Le prince Prudent porte bien son nom : il se méfie de tout en toutes circonstances. Il applique la même précaution au choix de sa future épouse, faisant passer une batterie de tests aux prétendantes, qui bien entendu échouent. La dernière, prénommée Prudence (mais n’en a guère), se fait enlever par un géant lors de l’ultime test. Le prince, prudent mais pas lâche, part à sa rescousse, convenablement équipé bien sûr. Aidé d’une carte, il réfléchit soigneusement où rechercher la princesse.
Au début du livre, on a très envie de se moquer de ce prince et de toutes ses précautions excessives. Mais sa prudence l’incite à réfléchir énormément et à se méfier de tout, et notamment des apparences – ce qui lui permet de mener sa quête à bien sans se tromper une seule fois! Cette façon paradoxale de réussir, si elle est d’une grande malice, peut sembler frustrante à ceux qui espéraient plus d’aventures ou de suspense… Les dessins vivement colorés d’Adrien Albert dressent un portrait effrayant du géant. La narration pince-sans-rire de Christian Oster et les détails anachroniques dont il truffe ce parfait univers de conte de fées restent un plaisir indéniable.