« Papa va vendre la maison ». AussitĂŽt Ptitâsa (petit oiseau en russe) veut voir une derniĂšre fois leur maison de vacances, prĂšs de Collioure. Son pĂšre lâaccueille froidement, lui quâelle nâa pas vu depuis vingt ans, depuis lâĂ©tĂ© de ses vingt ans. Petite fille elle a Ă©tĂ© bercĂ©e par les rĂ©cits de jeunesse, prĂšs dâOdessa, de sa grand-mĂšre paternelle. ImmigrĂ©e en France depuis un siĂšcle celle-ci et ses descendants ont toujours habitĂ© des « maisons russes », des maisons françaises pleines de Russes. Mais câest Ă Collioure que Ptitâsa est devenue une adolescente, dans les drames parfoisâŠÂ La Russie â images dâun passĂ© lointain mais brillant â coule dans les veines de ce roman. Les souvenirs de la narratrice sâemboĂźtent comme des matriochkas dans ceux de sa grand-mĂšre : amour, poĂ©sie, exil, alcool, folie, hĂ©ritage dâune culture et nostalgie omniprĂ©sente. Cependant le roman perd de son intensitĂ© et sâeffiloche au fil des pages. LâĂ©clatement de la famille, en fait le noeud de lâhistoire, est vu trop vite. Tania Sollogoub, qui a Ă©crit jusquâici pour la jeunesse, dresse nĂ©anmoins un trĂšs joli portrait dâune aĂŻeule drĂŽle, excentrique et attachante et fait revivre les Ă©tĂ©s adolescents des annĂ©es quatre-vingt avec justesse.
La Maison russe
SOLLOGOUB Tania