Vincent Van Gogh (Pirate des couleurs)

Barberousse, le pirate à l’oreille coupée, est sur son bateau quand un poulpe géant ose, d’un jet d’encre, le plonger dans l’obscurité. Mais l’artiste n’est pas à court d’idées : à tâtons, dans sa chambre, il prend brosses et pinceaux et, d’une main tremblée par le roulis, galvanisé par les quolibets d’Ara-qui-rit, le perroquet, voilà qu’il redonne couleur au monde. La chambre éclate de rouge, bleu, jaune…

Un docu-fiction pour faire découvrir Van Gogh : l’identification est bien hasardeuse qui tient à la seule oreille coupée. La peur du noir peut-elle rendre compte de l’angoisse de vivre du peintre, l’envoi d’une lettre de la correspondance entre Van Gogh et Théo ? Suffit-il d’annoncer les couleurs pour faire deviner celles de la palette de La chambre d’Arles ? Le recours à la fiction ne s’impose pas toujours pour mener à la rencontre d’un artiste qui ne pirate en rien la couleur ! Les pages documentaires de la fin, laborieusement explicatives, ne plaident pas en faveur de l’efficacité de l’album lui-même. Enfin et surtout, la qualité de l’illustration et celle de la reproduction du tableau sont très décevantes pour un album d’initiation à l’art.