Après Christine de Suède : la souveraine énigmatique (NB février 2002), Verena von der Heyden-Rynsch rappelle brièvement la vie d’Aldo Manuzio (1450-1515) quittant Rome, à quarante ans, pour Venise afin de suivre sa vraie vocation : la diffusion du savoir. Peu après l’invention de l’imprimerie, en pleine Renaissance, la Sérénissime a pris la mesure de cette révolution dont elle est devenue la capitale. L’humanisme qui y règne favorise l’appropriation individuelle des textes et crée une demande accrue à laquelle peut répondre cette nouvelle technique : c’est l’avènement de l’édition moderne, du livre de moindre dimension et des gros tirages. Travailleur acharné, Manuzio devient l’éditeur et l’imprimeur inspiré de Platon, Sophocle, Pétrarque, Dante, et surtout d’Érasme, son contemporain et ami. Il crée les caractères d’une écriture cursive, l’italique ; il adapte le format in-octavo aux premiers libri portabiles, futurs livres de poche ; il introduit l’index dans les publications scientifiques et le point-virgule dans la ponctuation… Un sujet passionnant qui aurait mérité des développements plus structurés.
Aldo Manuzio, le Michel-Ange du livre : l’art de l’imprimerie à Venise
HEYDEN-RYNSCH Verena von der