Richard Jewell, magnat de la presse irlandaise, est retrouvé mort dans son bureau dans une posture qui suggère un suicide. Hypothèse cependant vite abandonnée par l’inspecteur Hackett et son légiste préféré après un examen plus approfondi. Autour de ce mort peu sympathique, sa femme, française mystérieuse et distante, sa fille, étrange ludion désincarné, sa soeur, psychotique et mythomane, son ambitieux concurrent, forment un étrange cortège funèbre. Peu de sang dans ce policier essentiellement psychologique qui tourne autour de la personnalité cynique et haïssable de la victime et des zones d’ombre – progressivement dévoilées – qui existent entre lui et son entourage. Le rythme est assez lent. Benjamin Black, alias John Banville, comme c’est souvent le cas (La disparition d’April Latimer, NB avril 2013), s’attache visiblement surtout à cerner les caractères et les mystères de ses personnages ou les contradictions d’un légiste amoureux d’une suspecte particulièrement attirante. Et pourtant le suspense est là jusqu‘au dernier revirement. Un tableau très sombre aux relents d’antisémitisme, pour un policier assez classique.
Mort en été
BLACK Benjamin