Fixer le ciel au mur

Il a fait hospitaliser Leán, sa fille de dix-sept ans, anorexique. Traumatisé par cette séparation « consentie », il se souvient des goûts communs, livres, poésies, chansons, tous les liens privilégiés entretenus avec cette enfant qui a peur de devenir femme et qui soudain se sent « étrangère ». Il lui écrit pour tenter de lui transmettre force d’âme et appétence de la vie. Il choisit comme référence deux femmes-écrivains exemplaires qui ont été persécutées et ont puisé dans la lecture et l’écriture le courage de lutter : Hanna Harendt er Musine Kokalari (1917-1983). Quatorze courts chapitres introduits par quelques paroles de chanson constituent le cri du coeur d’un père, si proche de la sensibilité artistique de sa fille et si démuni face à une maladie ravageuse. Il se dégage pourtant un sentiment de complaisance dans l’analyse de la souffrance de l’un qui fait passer au second plan l’issue de la thérapie de l’autre. L’auteur, peintre, cinéaste, éditeur, accorde une large place à la littérature dans ce texte original au sujet douloureux dont le style, très en retenue, sait toucher.