1856, grand bal aux Tuileries. La très belle comtesse de Castiglione, vêtue de l’unique exemplaire d’une somptueuse robe à crinoline, atteint son objectif : séduire Napoléon III. Sept ans plus tard, une jeune fille qui lui ressemble étrangement est assassinée, puis une autre, portant une robe à crinoline curieusement semblable à celle du bal, est retrouvée noyée dans la Seine. Les recherches se dirigent vers les familiers de la comtesse et vers le monde des couturières où le séduisant officier de police rencontre une adorable petite main fort délurée et perspicace. À ce roman policier original et bien troussé, Jean-Christophe Duchon-Doris, énarque et juge administratif, ajoute une reconstitution séduisante et très précise du milieu de la couture : parures, volants, dentelles, plumes, mousselines froufroutent et ravissent l’oeil dans une richesse de vocabulaire éblouissante. Jeunes ouvrières à la beauté sans fard, clientes aux folles exigences, cocottes pulpeuses et sans pudeur défilent en des scènes parfois frivoles, toujours sensuelles. Comme Les galères de l’Orfèvre : Marseille, 1703 (NB août septembre 2004), cette enquête s’insère dans l’Histoire : celle de l’arrivée de Worth pour le métier de la mode, celle de Pierson pour la photographie, celle d’Haussmann pour la transformation de Paris. Des crimes, de la documentation et du charme.
La mort s’habille en crinoline
DUCHON-DORIS Jean-Christophe