Port Harcourt, 2009. Un ingénieur anglais dont la femme a été kidnappée demande à des reporters de partir dans le delta du Niger pour s’assurer qu’elle est vivante. Mais dans le village où ces émissaires doivent rencontrer les ravisseurs et leur otage, ils ne trouvent que ruines. Rufus, jeune journaliste, et Zaq, son confrère chevronné, malade et alcoolique, continuent seuls leur quête. Dans ce territoire éclairé par les torchères, ravagé par l’exploitation du pétrole et où s’opposent paysans ruinés, soldats brutaux et habitants sans défense, ils risquent leur vie. Comment retrouver Isabel ? Comme son héros narrateur, Helon Habila, journaliste, universitaire et romancier (La mesure du temps, NB juin 2008), pense que « raconter une histoire, c’est témoigner, écrire la vérité sur ce qui se passe ». Du pétrole sur l’eau, son troisième roman paru en 2010, dresse un tableau âpre des effets délétères de l’exploitation du pétrole au Nigeria : pollution de l’eau, destruction de la vie végétale, animale et du mode de vie ancestral, élimination des opposants, rivalités fratricides et appât du gain. Les personnages bien campés sont traversés par des doutes et des contradictions. Mais ce roman d’aventures, entrecoupé de souvenirs, manque de souffle dramatique.
Du pétrole sur l’eau
HABILA Helon