Allmen et les dahlias

Le gentleman-détective Allmen, revenu à Zurich, occupe toujours la maison du jardinier – tout ce qui lui reste de sa magnifique propriété ! –, formant avec ses fidèles serviteurs Carlos et Maria un trio qui se complète efficacement. Une nouvelle cliente, milliardaire propriétaire et occupante du Schlosshotel qui a bien perdu de son faste d’antan, lui propose un rendez-vous urgent dans ce célèbre établissement. Elle s’y est fait voler « Les dahlias », une toile inestimable de Fantin-Latour, augmentée de sa valeur sentimentale… L’enquête se révèle compliquée car le tableau a une histoire singulière. De plus, entre clients et personnels, comment discerner les suspects ? Fidèle à son héros, dandy aristocrate, Martin Suter (Le temps, le temps, NB juillet-août 2013) l’entraîne dans une nouvelle aventure dont les données, a priori élémentaires pour un professionnel de sa qualité, s’avèrent sources de méprises. Avec une ironie moqueuse, l’auteur restitue l’ambiance du palace défraîchi où évolue une clientèle décatie, souvent désargentée. Il développe avec humour le passé ambigu des protagonistes, leurs rivalités, leurs jalousies rancies et, pour mieux perdre le lecteur, s’amuse parfois à inverser les rôles. L’apparente légèreté de ce classique roman policier cache pourtant une fin imprévisible. On espère une suite.