La sirène d’Ouessant

BRASEY Édouard

En 1934, Ouessant vit encore au XIXe siècle. Tous les hommes sont marins et restent longtemps loin de leur foyer. Les femmes survivent dans une société fermée où s’imposent les sévères contraintes de l’absence du mari ou du veuvage, si le malheur survient. Marie-Jeanne, fille d’un marsouin de la « Coloniale », a épousé un enfant du pays. Lorsqu’elle apprend sa disparition en mer, elle consulte une guérisseuse un peu sorcière. Celle-ci la conduit dans des grottes souterraines, refuge de sirènes expertes en sortilèges. L’aubergiste du village prend sous sa protection la jeune veuve. Par ailleurs un jolie et sensible ornithologue est assassiné. Ce roman décrit une société presque matriarcale où survivent croyances et superstitions. L’auteur, spécialiste d’ésotérisme et de légendes (Les Pardons de Locronan, NB juillet-août 2013), décrit avec un réalisme documenté les coutumes des insulaires, leurs solidarités et leurs exclusions, les contes ancestraux, les cérémonies rituelles en l’honneur des hommes morts en mer sans sépulture. L’évocation de la beauté bouleversante d’un milieu naturel exceptionnel révèle la tendresse de l’auteur pour ces lieux, mêlée de préoccupations écologiques. Cependant domine l’étrangeté d’une ambiance faite de la rare sauvagerie du site et d’angoissantes menaces occultes.