Après cinq ans de vie amoureuse, Louise et Adam se séparent. Lui conserve son cabinet de psychanalyste et demeure à Paris, elle préfère s’éloigner en s’installant au Canada. Mais la rupture n’est pas définitive, les deux amants décident d’engager une relation épistolaire et de « tester l’amitié ». L’échange débute par quelques pages houleuses, avant de prendre un tour plus apaisé. L’occasion leur est donnée de s’interroger en toute liberté sur l’amour, d’évoquer leur passé commun, de livrer leurs états d’âme, de parler l’un et l’autre de leur nouvelle liaison. À travers cette correspondance alerte, vivante et parfois drôle, Eric-Emmanuel Schmitt (Les perroquets de la place d’Arezzo, NB octobre 2013) pose les questions de la naissance du sentiment amoureux, de la passion, du désir, de la fidélité, et celle, au coeur du livre, de la possible existence d’un élixir d’amour. Gentiment provocateur ou badin, le propos n’est pas exempt de clichés qu’allège, adroitement et fort heureusement, un soupçon de trame romanesque. L’auteur use (ou abuse) de sa virtuosité et prend cette fois encore le parti de la légèreté.
L’élixir d’amour
SCHMITT Eric-Emmanuel