Johnson m’a tuer. Journal de bord d’une usine en lutte

THEILLIER Louis

Johnson Matthey (jeu de mots avec le titre) est une multinationale spĂ©cialiste des mĂ©taux prĂ©cieux pour catalyseurs. 300 personnes travaillent dans l’usine belge. Au dĂ©but de l’annĂ©e 2011, elles en apprennent la fermeture immĂ©diate pour dĂ©faut de rentabilitĂ©. La production sera dĂ©localisĂ©e en MacĂ©doine. On imagine la stupeur, la colĂšre, l’humiliation, l’angoisse de tous. L’un d’eux, au talent certain de dessinateur, entame dĂšs le premier jour un journal de bord oĂč il croque les Ă©vĂ©nements du point de vue des salariĂ©s. Les discussions dictĂ©es par l’incertitude. Les questions : continuer Ă  travailler, ou entamer une grĂšve, ou tout casser ? La sagesse des syndicats, dĂ©sireux d’éviter des dĂ©bordements. Les nĂ©gociations. La reprise du travail. Les attentes interminables dans une confrontation feutrĂ©e avec des autoritĂ©s muettes


Pendant 96 pages se prolonge le psychodrame dĂ©crit du dedans par le dessinateur. Il en rĂ©sulte un document dense et authentique sur la vie de ces hommes embarquĂ©s dans un mĂȘme bateau secouĂ© par une forte tempĂȘte. Les personnes se rĂ©vĂšlent et gardent une grande dignitĂ© dans les affrontements. MĂȘme si la lecture devient longue et ardue, le document est un beau tĂ©moignage d’humanitĂ©.