L’histoire ne se raconte pas ! Sur les deux pages de garde, un gamin pilote un étrange avion-fusée qui vient de décoller ; au sol, un autre enfant, plus jeune, court vers lui comme s’il avait raté le départ. Que s’est-il passé entre les deux ? Le plus jeune raconte : « Voici ce que j’ai appris l’été dernier ».
L’album s’ouvre sur les silhouettes noires des deux personnages, seuls, dans une étrange rue, l’un chuchotant à l’oreille de l’autre. Que lui dit-il ? Suivent, page après page, les lois de l’été : une petite quinzaine d’injonctions, conseils ou mises en garde, aussi lapidaires que catégoriques et sibyllines. Un exemple : « Ne marche jamais sur un escargot. » Pourquoi ? L’image, en regard, justifie l’interdit : une tornade découle de ce faux-pas ! Bienvenue au pays des libres associations ; aussi mystérieuses que poétiques, dans cet univers surréaliste, les phrases construisent un étonnant manuel de comportement venu d’on ne sait où. Les images insolites relèvent du réalisme magique à la Pixar : elles livrent à la seule loi de notre interprétation un monde inquiétant et superbe.