Ses parents ont offert Ă Arno un ballon de football. Il est tellement beau que le garçon commence par le dessiner et quand il sort, son trĂ©sor sous le bras, escortĂ© de la recommandation maternelle d’en prendre soin, il hĂ©site Ă s’en servir. Il trouve Ă chaque fois une excuse pour repousser le moment fatidique : le terrain de foot est dĂ©jĂ occupĂ©, il manque des buts Ă la pelouse ou sur le prĂ©, etc. Mais Arno est maintenant accompagnĂ© de trois camarades trĂšs motivĂ©s, la pression monte…Un dessin plutĂŽt naĂŻf et faussement rudimentaire, au pastel et crayon, montre un garçon Ă la bouille Ă©ternellement indĂ©cise. Le dĂ©cor de banlieue cernĂ©e par les champs se limite au strict nĂ©cessaire, en accord avec la prĂ©occupation exclusive d’Arno : trouver (ou ne pas trouver ?) le terrain idĂ©al pour Ă©trenner son cadeau. L’image comme le texte rendent bien les hĂ©sitations du hĂ©ros, les contradictions qui l’animent : le trop beau ballon tourne presque au cadeau empoisonnĂ© ! Une fin libĂ©ratrice clĂŽt cette randonnĂ©e qui sonne juste, mais qui paraĂźtra peut-ĂȘtre longuette aux jeunes lecteurs, d’autant que l’image reste assez statique.
Arno et son ballon
JAGTENBERG Yvonne