La probabilité du bonheur

TUCK Lily

Philip, brillant mathématicien américain, meurt subitement, un soir, en rentrant du travail ; Nina, son épouse, peintre à ses heures, le veille, seule, la nuit durant, en évoquant des instantanés de leurs quarante-deux années de vie commune. Ces scènes du passé émergent par association d’idées, en dehors de toute chronologie, et nous transportent agréablement à travers le monde. De Belle-Île au cimetière du Père-Lachaise ou à l’ange d’une toile de Caravage, Lily Tuck (Paraguay, NB avril 2010), Américaine née à Paris, sait entraîner le lecteur avec sensibilité. Les souvenirs, égrenés dans un style élégant et fluide, tracent le portrait d’un homme doué pour le bonheur et l’harmonie. Ses démonstrations relatives aux probabilités, à la valeur de π ou aux nombres parfaits, émaillent joyeusement le récit des aléas de la vie quotidienne. Ce tableau des sensations et des sentiments, brossé sur un ton juste, sans pathos, rend un hommage délicat à l’irremplaçable disparu.