L’odeur du minotaure

RICHEZ Marion

De son enfance elle ne garde qu’une blessure au bras. La petite fille qui ne voulait pas grandir a gravi brillamment les Ă©chelons de la rĂ©ussite. La conquĂ©rante animĂ©e du dessein de vaincre et de maĂźtriser est devenue « la plume » d’un ministre. Elle a enfoui au plus profond d’elle-mĂȘme son enfance provinciale et sa liaison avec son premier amour, devenu assez vite quantitĂ© nĂ©gligeable. Sur la route qui la mĂšne au chevet de son pĂšre mourant elle percute un cerf, recueille son dernier souffle et s’effondre. Sa vie part en Ă©clats. Ce premier livre Ă  l’écriture ciselĂ©e est portĂ© avec fougue par la narratrice. L’envie d’en dĂ©coudre avec les hommes, nĂ©cessaire dans ses Ă©tudes et sa carriĂšre, explose et se dĂ©lite dans le choc avec l’animal. La carapace disparaĂźt, les autres s’éloignent et elle se retrouve seule, s’identifiant au cerf, l’innocent dont la mort fait rejaillir les plus profonds souvenirs de son enfance. Un roman de la mĂ©tamorphose. Une histoire triste, sans espoir et parfois obscure, pour le lecteur qui risque de se perdre dans ce labyrinthe existentiel.