Une île, son phare et son gardien Edgar, depuis toujours, foi d’insulaires ! Surviennent trois messieurs sévères qui annoncent l’impensable : la mer ayant baissé, on va construire plus loin un nouveau phare… sans gardien. En est-ce fini de celui d’Edgar ? Va-t-on se noyer de chagrin ? Est-ce la solution pour que le niveau des eaux remonte ?
Stéphanie Bonvicini a un vrai talent de conteuse : sur un fond d’actualité littorale, elle invente une tragédie, la mort programmée du phare. Les émissaires du destin frappent ses trois coups ; pour mettre à mal le funeste projet, il faut faire remonter les eaux ! Le récit rebondit en deux temps : le temps du désespoir et des sanglots d’Edgar, puis celui de la résistance, chacun s’employant à rire aux larmes pour regonfler la houle. Il fallait y penser ! Ce scénario plaide en faveur de l’optimisme et de la solidarité contre le fatalisme stérile. L’écriture poétique de cette aventure rime avec une illustration stylisée expressive et dynamique pour camper les personnages et les éléments déchaînés, dans une harmonie de vert et de rouge.