1er septembre 2004 : c’est la fête de la rentrée scolaire à Beslan en Ossétie du Nord. Ravie, Anushka, accompagnée de son grand-père, s’y rend avec Miléna, sa meilleure amie. Une trentaine de terroristes cagoulés surgissent et enferment enseignants, parents et élèves dans le gymnase qu’ils ceinturent d’explosifs. Rien à manger, rien à boire, air confiné, sanitaires défaillants. Première nuit d’horreur, deuxième journée, deuxième nuit… Plongée dans l’incompréhensible, Anushka se fredonne de vieilles comptines, évoque les contes de son enfance et ses heureux souvenirs, puis sombre dans le délire.
Sophie Van der Linden, spécialiste de littérature jeunesse, s’est inspirée de la tragique prise d’otages qui se termina le troisième jour par un carnage dans lequel périrent trois cent quarante-quatre personnes, dont cent quatre-vingt-six enfants. L’insouciance première de la fillette, joyeuse et confiante, est exprimée avec fraîcheur et finesse. Par petites touches, sans pathos et tout en retenue, la romancière suggère les conditions affreuses de cette agonie et la découverte par la jeune héroïne de la part d’ombre de l’être humain, capable de la pire sauvagerie lorsqu’il est animé par des passions politiques ou ethniques. Un récit sobre d’où émane une grande sensibilité.