Une jeune femme se réveille angoissée après avoir rêvé qu’une fois de plus elle n’a pas travaillé son piano ; or, elle n’a pas de piano. Logée dans l’hôtel Kempinski, famille disparue pendant la Shoah, une autre, spécialiste du sujet, refuse d’en savoir plus… Que se passe-t-il lorsque les rêves, les pensées paradoxales, les souffrances enfouies envahissent la vie au point d’en modifier le cours ? C’est ce qui arrive aux personnages de ces courtes histoires après une rencontre, un événement, souvent inopinés, parfois espérés, toujours bouleversants et signifiants. À partir de situations familières, l’auteur (Comment j’ai appris à lire, NB septembre 2013) introduit au mystère et aux non-dits des hommes et des femmes de ces quatorze nouvelles. Prisonniers d’eux-mêmes, incompris, ils ont envie d’être pour l’autre une personne unique. Avec légèreté, comme par inadvertance, d’infimes détails éclairent leurs espoirs et leurs déceptions. Parfois loufoques, surréalistes, émouvants aussi, ce sont des éclats de vie où la poésie de la nature, les odeurs, les bruits, les sensations colorent les souvenirs. Certains récits ont une chute, d’autres laissent planer le doute ou l’enchantement. Qui est-on pour l’autre et qui est l’autre pour nous ? Questionnement métaphysique à l’illustration talentueuse.
Ce qui est arrivé aux Kempinski
DESARTHE Agnès