La Mécanique des fluides

Lidia, seconde fille d’un père architecte, violent et équivoque, et d’une mère infirme, alcoolique, trouve d’abord refuge dans la natation, où elle excelle. Puis, imitant sa soeur, elle prend la fuite vers une université du Texas. Multipliant expériences et travaux divers, elle se livre à des excès en tous genres – alcool, drogue, sexe –, mais prend confiance en elle-même, étudie les lettres, rencontre l’écrivain Ken Kesey… Elle devient professeur, écrit, surmonte les échecs et les malheurs de sa vie privée. Ce roman, rédigé à la première personne, très largement autobiographique, retrace l’existence d’une femme démolie par son enfance et qui se révolte contre son sort. La construction non chronologique, le retour constant aux souvenirs de jeunesse expriment son désarroi et ses efforts désordonnés pour en sortir. Dans cette entreprise d’écriture-thérapie, l’auteur (Dora la Dingue, NB janvier 2014) essaie de tout dire du naufrage et de la renaissance d’un être : c’est cru, excessif, violent et sauvage. L’eau ruisselle dans ces pages, celle qui noie et celle qui sauve, et le lecteur, trempé, renâcle parfois : c’est trop ! Mais l’écriture, créative, vive et sans fard, séduit, tout comme la ténacité et le rayonnement de ce personnage sauvé par les mots.