Le romancier, le poĂšte, le simple lecteur portent en eux leur part dâexil. Pour illustrer son propos, Linda LĂȘ (Lame de fond, NB octobre 2012) Ă©voque le parcours de figures artistiques, cĂ©lĂšbres ou plus mĂ©connues. Contraints de quitter leur terre natale, leur langue originelle, Albert Cohen, Joseph Conrad, Vladimir Nabokov ou Ămile Cioran subissent lâexclusion dans un « ailleurs » parfois imposĂ© et hostile. Pessoa sâexile dans le rĂȘve, les poĂ©tesses Marina Tsvetaieva et Anna Akhmatova sây enferment. Thomas Bernhard et Antonin Artaud choisissent lâexil intĂ©rieur. Tous disent leur souffrance, source partielle de leur crĂ©ativitĂ© ; certains ont la tentation â parfois aboutie â du suicide. Une Ă©criture sobre sert ces belles et pudiques variations sur le thĂšme de la dĂ©possession, de la recherche de lâidentitĂ©. Un essai Ă©rudit, ouvrage de culture, de mĂ©ditations intelligentes et sensibles. Si « lire câest sâexiler dans un ailleurs pour revenir Ă soi », alors partons, guidĂ©s par un Ă©crivain exigeant et subtil.
Par ailleurs (exils)
LĂ Linda