La légende de Loosewood Island

La famille King règne sur Loosewood Island à la frontière des eaux canadiennes et américaines. Au XVIIIe siècle, Brumfitt s’y est installé, a peint de nombreux tableaux et a pris pour femme une sirène, fondant ainsi une lignée de pêcheurs de homards. Comme ses ancêtres, comme son père dont elle est très proche, Cordelia se veut l’héritière de cette tradition. Parviendra-t-elle à mettre un terme à cette légende selon laquelle l’océan, à chaque génération, prendrait un fils ? Dans cet univers très rude, Cordelia fait ses preuves et lutte avec les insulaires pour préserver leur territoire contre pêcheurs illégaux et trafiquants de drogue. Alexi Zentner (Les bois de Sawgamet, NB octobre 2011) s’y entend à merveille pour créer un univers. Les descriptions des tableaux, si nombreuses qu’elles confinent au procédé, complètent visuellement la psychologie des personnages dont la crédibilité est renforcée par la puissance des dialogues, qualité suffisamment rare pour être soulignée. Portée par une belle qualité d’écriture, l’atmosphère à la fois dure et tendre, souvent ponctuée de drames, sonne juste. Voici un beau roman qui dresse un portrait de femme inoubliable, tant dans sa force que dans ses faiblesses.