Vongozero

Avec son fils adolescent et son mari, Serguei, père d’un garçonnet d’un précédent mariage, Anna est menacée par une épidémie mortelle qui ravage la Russie. Ils fuient Moscou en 4×4 pour se réfugier à Vongozero, une île isolée située sur un lac, au nord, à mille kilomètres de là. Le père, l’ex-femme de Serguei et des voisins qu’ils connaissent à peine se joignent à eux. Commence en plein hiver un périple long et dangereux à travers forêts et taïgas glacées, villes et villages désertés. Aux tensions d’une promiscuité forcée s’ajoutent les intempéries et les multiples pièges matériels et humains qui se dressent devant eux. Fascinante comme la retraite de Russie dans les livres d’histoire, cette odyssée de près de cinq cents pages dans le monde étrange et inconnu de l’hiver russe ainsi que l’omniprésence obsédante de la neige et du froid, créent une ambiance de thriller. Le récit un peu plat qu’en fait la narratrice, une psychologie parfois simplette pour rendre compte du huis clos entre huit adultes confinés dans leurs véhicules, que seule la nécessité de survivre rapproche, émoussent par endroits la curiosité. Ces maladresses d’un premier roman ne parviennent pas, toutefois, à effacer totalement la puissante attraction exercée par la découverte d’un cadre naturel hors norme.