Valérie, bobo parisienne d’une quarantaine d’années, est scénariste pour la télévision. Elle a plusieurs amants, mais Thaddée, un expert, semble compter plus que les autres. Son escapade de trois semaines en Italie avec sa « fiancée » la trouble. Elle noie son inquiétude dans l’alcool et les vernissages branchés. Ses amis, dont Antoine, homosexuel compatissant, cherchent à la réconforter. Rentrant chez elle après une soirée bien arrosée, la rencontre d’un garçon de quatorze ans, fugueur des beaux quartiers à la recherche d’un asile, réveille en elle une fibre quasi maternelle. Valérie va découvrir une situation bien compliquée. Jusqu’à maintenant Anna Rozen écrivait des nouvelles assez enlevées, brossant quelques portraits malicieux, tels ceux de Je vous prête mes lunettes (NB octobre 2011). Ce roman sur la vie sexuelle d’une jeune femme moderne dans le milieu de la télévision, de l’art, dans les bars de la capitale, peine à tenir la distance. Beaucoup de répétitions, un style parlé parfois amusant mais artificiel lassent au bout de quelques pages. Les spéculations sur l’amour, le sexe, les mondanités, les drames familiaux ou l’amitié restent superficielles. Un divertissement sympathique qui ne se prend pas au sérieux, mais se révèle décevant.
J’ai eu des nuits ridicules
ROZEN Anna