La lumière des étoiles mortes

BANVILLE John

Quand le vent s’est engouffré sous sa jupe, laissant découvrir à Alex ses dessous satinés, madame Gray, la mère de son ami Billy, est devenue pour toujours « la Madone de la bicyclette ». Cinq ans plus tard elle devient sa maîtresse, son initiatrice. Alex a quinze ans, elle en a trente-cinq. Leur brève et torride liaison s’achève brutalement. Cinquante ans plus tard, comédien tombé dans l’oubli, il est sollicité pour jouer dans un film aux côtés d’une jeune star de cinéma fragile qui lui rappelle sa fille Cass dont le suicide a brisé sa vie. Après Infinis (NB juin 2011), l’auteur irlandais reprend ici les thèmes de La Mer (Booker Prize 2005, NB juin 2007) : Eros/Thanatos et les rapports aléatoires de l’imagination et de la réalité dans le processus de mémoire. Submergé par les souvenirs des deux femmes qu’il a aimées par-dessus tout, en proie à un profond malaise, le narrateur perd pied. Passé et présent se confondent dans une démarche de totale introspection. Ce texte grave et sombre séduit par des trouvailles littéraires et un style acerbe et ciselé, superbe.