Un village du Kurdistan irakien. Fatimah vit dans la famille de son époux avec ses trois filles. Très gravement brûlée, elle arrive à l’hôpital dans un état désespéré. Son cousin explique que ça s’est produit dans la cuisine où elle était seule. Les médecins, sceptiques, connaissent bien ces prétendus accidents, mais l’urgence est de soigner. Pendant plusieurs mois Fatimah lutte contre la mort, supportant greffes multiples et rééducation avec un courage admirable, tout en cachant un lourd secret. Son mari ne vient pas la voir et ses enfants souffrent de l’absence d’une mère dont il n’ont pas le droit de parler. Marina Carrère d’Encausse (Alcool : les jeunes trinquent, NB janvier 2012) est médecin et journaliste. Dans ce premier roman, elle décrit l’enfer vécu par les victimes des « crimes d’honneur ». Que le mobile soit l’adultère, le viol ou une vengeance dissimulée, ils sont considérés comme légitimes et rarement sanctionnés. L’auteur traduit le désarroi des jeunes femmes reniées par leur famille et témoigne de leur dignité, du dévouement des médecins. Elle dit l’insoutenable avec empathie, certes, mais l’écriture assez plate ne touche pas vraiment et les ficelles de l’intrigue, avec son happy end prévisible, sont parfois un peu grosses.
Une femme blessée
CARRÈRE d'ENCAUSSE Marina