Les Vitalabri quittent leur quotidien dâinfortune pour un pays oĂč ils seraient aimĂ©s. Apatrides, sans papiers, mal-aimĂ©s, expulsĂ©s, tatouĂ©s, le pays qui serait le leur nâest jamais celui dans lequel ils arrivent. LâaĂźnĂ© des enfants a laissĂ© ses livres pour emporter son violon. Quand il se retrouve sans les siens, câest grĂące Ă son instrument quâil survit, puis vit et finalement fait carriĂšre. ArrivĂ©e elle aussi chez les Quickhome, lĂ -bas, de lâautre cĂŽtĂ© de lâAtlantique, oĂč tant et tant Ă©migrĂšrent, le reste de sa famille nâa pas cette chance, elle nâa mĂȘme pas de chance du tout ! Bien des annĂ©es aprĂšs pourtant lâincroyable se produit.
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Ils pourraient ĂȘtre Tziganes, Roms, Juifs ou… ils sont le symbole des persĂ©cutĂ©s et des minoritĂ©s de tous les temps, victimes de leurs particularitĂ©s physiques, religieuses, culturelles ou… Lâauteur sâadresse directement au lecteur, rien nâest nommĂ© mais tout est dit. Entre album et roman graphique, le mĂ©lange de dialogues en ricochets et de longues phrases en circonvolutions alambiquĂ©es rend le texte particuliĂšrement savoureux mais un peu difficile dâaccĂšs. Les illustrations tantĂŽt fusain, tantĂŽt aquarelle, sont plus enfantines et parlantes. Il y a de la mĂ©lancolie, de lâhumour, et de la tournure yiddish lĂ -dedans et cette musicalitĂ© nâest pas pour nous dĂ©plaire. Lu Ă haute voix, le texte doit ĂȘtre encore plus enveloppant.