Le livre bleu

Elizabeth et son compagnon, Derek, font une croisière transatlantique. Elle fait semblant de ne pas connaître Arthur. En fait celui-ci, medium, a été durant des années l’amant de la jeune femme qui était également son assistante. Se dirigent-ils vers un triangle amoureux classique ? À la faveur de la tempête et du mauvais état de santé de Derek, l’ancien couple se reforme jusqu’à l’arrivée à New York avec un dénouement inattendu. Écossaise, A.L. Kennedy (Tauromachie, NB mai 2010) est connue pour le côté souvent déroutant et noir de ses romans. Et, déroutant, celui ci l’est sans doute encore plus que les précédents. Fait de ruptures incessantes d’époque, de temps, de ton, de style, écrit tantôt à la première à la deuxième ou à la troisième personne, le récit défie la logique. Par cette construction délibérément décousue et fantaisiste, l’auteur joue à cache-cache avec son lecteur et le manipule. Cet excès de subtilité rend difficile la compréhension de l’intrigue. Dommage car cet auteur n’est pas dénuée de talent et l’écriture est parfois belle.