LĂ oĂč Zadig vivait lâincohĂ©rence et la cruautĂ© du monde hors de toute providence, mais avec foi en un Ă©ventuel « meilleur monde possible », Candide, autre hĂ©ros des Contes philosophiques, ne thĂ©orise pas le malheur : il subit, vit et cela lui suffit. Face aux violences persistantes que sont les guerres, les persĂ©cutions, les cataclysmes rĂ©pĂ©tĂ©s depuis trois siĂšcles, lâauteur (La RĂ©publique, la pantoufle et les petits lapins, NB septembre 2011) entreprend une analyse comparĂ©e de lâironie voltairienne et des molles rĂ©ponses que cherche lâEurope contemporaine face aux dĂ©fis lancĂ©s par la mondialisation, internet, les fanatismes, les migrations forcĂ©es. Il lâincite Ă ne rien attendre que dâelle-mĂȘme et de ses propres forces de rĂ©flexion. Câest une invitation Ă penser en dĂ©pit des systĂšmes et des dogmes de tout poil, Ă philosopher contre les philosophies constituĂ©es. Câest un Ă©niĂšme appel Ă lâesprit critique pour ce grand familier dâidĂ©ologies successives, mais surtout un brillant exposĂ© de la philosophie de Voltaire dâune dextĂ©ritĂ© revigorante pour lâesprit.
Voltaire contre-attaque
GLUCKSMANN André