Bernard est photographe. Depuis sa rupture avec la belle Elma, il vit seul et ressasse ses souvenirs. Il se rappelle son enfance terne avec un père violent, ses études à Lyon et ses premiers amis. Il s’attarde sur son addiction aux boîtes échangistes où son tempérament de voyeur s’est révélé. De son côté, Elma garde le contact : elle l’a quitté pour fuir un amant pervers et manipulateur et cherche à se reconstruire loin du passé. De désoeuvrement méditatif en rencontres, Bernard analyse le comportement de son ex-compagne ; mais son attitude reste ambiguë… Jusqu’où la jalousie le mènera-t-il ? Eugène Durif (Laisse les hommes pleurer, NB août-septembre 2008) confirme ici son attention compassionnelle aux naufragés de l’amour. On retrouve dans ce roman son goût du théâtre avec peu de personnages. Il alterne des descriptions de lieux et d’actions avec des considérations existentielles sur l’amour et l’amitié, l’enfance et la mort. Il insiste ici sur la sexualité et ses perversions. Le style, littéraire et riche, porte un récit moderne, un peu irréel. Mais ces introspections narratives semblent parfois se diluer et les caractères manquent un peu de vraisemblance.
L’âme à l’envers
DURIF Eugène