La PMI Pocheco produit annuellement dans le nord de la France deux milliards dâenveloppes de qualitĂ© tout en cultivant la singularitĂ©. Lâargent gagnĂ© renforce les fonds propres qui permettent dâinvestir pour innover et accroĂźtre la productivitĂ©, rĂ©duire la pĂ©nibilitĂ© et la dangerositĂ© des tĂąches et prĂ©server lâenvironnement. Un cadre agrĂ©able, un seul degrĂ© de hiĂ©rarchie, des dĂ©cisions prises en groupe, des emplois sĂ©curisĂ©s, ce mĂ©lange apporte du sens au travail et pousse chacun Ă donner le meilleur de lui-mĂȘme dans le respect des diffĂ©rences. Câest lâanti-management, humain, simultanĂ©ment plus Ă©conomique et efficace. Seul le poisson lune croĂźt indĂ©finiment. Emmanuel Druon, patron de lâentreprise, rappelle que le mode de production actuel Ă©puise les ressources naturelles, exclut ou exploite les travailleurs pour assouvir les besoins artificiels des consommateurs aisĂ©s au profit dâactionnaires de multinationales ; il y a des solutions alternatives. Ce nâest pas un scoop. Sauf quâici la thĂšse « Ă©colonomique » sâincarne dans lâexpĂ©rience rĂ©ussie dâune PMI compĂ©titive. Symbolique aussi : lâenveloppe produite est le support de la transmission de la connaissance Ă©crite. Utopie ? Difficile, voire impossible, de gĂ©nĂ©raliser ce modĂšle dans le contexte mondialisĂ© contemporain. Mais le rĂȘve est le moteur du changement quâexigera la crise du capitalisme.
Le syndrome du poisson lune : un manifeste d’anti-management
DRUON Emmanuel