Après la guerre, derrière « le rideau de fer », l’Europe orientale est soumise à la soviétisation. L’URSS et les PC nationaux mettent en place un contrôle totalitaire sur ces pays, passant de méthodes prudentes à la violence totale. Face à la misère et la terreur, les populations « s’arrangent » avec les régimes communistes, collaborant volontairement ou non, résistant parfois jusqu’à l’insurrection (Berlin 1953, Budapest 1956). Conjuguant la rigueur de l’historienne à l’élan de la journaliste, l’Américaine Anne Applebaum signe une étude complète, non sur la guerre froide mais sur la situation des pays de l’Europe de l’Est écrasés par le stalinisme. Pour les comparer, elle s’attache à l’Allemagne de l’Est, la Pologne et la Hongrie dont les passés étaient différents. La deuxième partie consacrée aux réactions des populations est particulièrement intéressante ; des anecdotes émouvantes ou drôles plongent dans la réalité du quotidien. Des ouvrages importants ont déjà traité ce sujet, depuis 1991 : l’auteur les complète par des recherches personnelles dans les archives nationales et des enquêtes auprès des derniers témoins donnant au texte érudit une dimension plus humaine. Ce travail d’histoire approfondi, illustré de photographies et étayé de multiples notes exige une lecture motivée et attentive.
Rideau de fer : l’Europe de l’Est écrasée 1944-1956
APPLEBAUM Anne