Parce qu’ils sont arméniens

SELEK Pinar

Contrainte à l’exil depuis 2009, Pinar Selek (La Maison du Bosphore, juin 2013) s’interroge sur la question arménienne et le génocide. Si la première est taboue, le second est un « non-sujet ». Évoquant l’histoire récente de la Turquie où « l’État est une entité sacrée… qui proscrit tout débat », la sociologue turque rappelle combien la fanatisation nationale, voire ethnique, pèse sur tous les Turcs même dans l’opposition. Dès son enfance, le putsch militaire de 1980 l’emporte sur les chemins de la contestation. Devenue militante, activiste de gauche, antimilitariste et féministe, elle se révolte aussi au nom des minorités. En relatant son parcours chaotique marqué par la prison, elle parle de sa rencontre et de son engagement aux côtés de Hrant Dink, fondateur arménien du premier journal turco-arménien Agos et assassiné en 2003. Si le propos est parfois radical et très décousu, on comprend l’intention et le combat de ce plaidoyer contre l’oubli.