L’incendie

Pavle vit en Argentine, Jovan, lui, à Belgrade. Tous deux ont de terribles souvenirs de la guerre qu’ils ont menée autrefois en Croatie. Longtemps après, une correspondance de plusieurs mois leur permet de se retrouver, de parler de leur ami commun, Branimir, mort de façon tragique… Ils se remémorent la nuit du drame qui les a marqués et éloignés. Courrier après courrier, ils font resurgir les événements terribles qu’ils pensaient avoir oubliés… Dans ce roman à deux voix, Antoine Choplin (Les gouffres, NB avril 2014) et Hubert Mingarelli (L’homme qui avait soif, NB février 2014) font preuve d’un véritable talent pour mener à bien cet échange épistolaire qu’on croirait écrit par un seul auteur. Mais cette prouesse technique d’écriture à quatre mains renforce les différences entre les deux protagonistes. Le même épisode est vécu et conté de deux manières, l’une éclairant la part d’ombre de l’autre. Ce récit poignant évoque l’amitié et le comportement des hommes en période de guerre, le poids de la culpabilité et l’importance de dire les choses. Une fois refermé, ce livre très court, mais intense, laisse une impression durable.