Et ils oublieront la colère

En août 1944, près de Sens, soupçonnée de relations coupables avec un officier allemand, Marianne Marceau, poursuivie par une foule vengeresse, court vers l’Hermitage, la maison familiale… Le 30 août 2015, sur les terres de l’Hermitage où vivent toujours les Marceau, on découvre le corps d’un nouveau voisin, Mehdi Azem, professeur d’histoire, passionné par la période de la Libération, tué par balle. Garance Calderon, capitaine de gendarmerie chargée de l’enquête, va découvrir peu à peu les mystères cachés de la famille Marceau. Le passé semble rattraper le présent. Mehdi a-t-il été trop curieux ? Elsa Marpeau (L’expatriée, NB mars 2013) évoque avec réalisme le climat de l’Occupation et de la Libération dans un village de l’Yonne : les familles désunies, les lâchetés, les trahisons, les règlements de comptes, les femmes tondues. On retrouve dans les événements d’aujourd’hui la violence et les haines du passé qui contaminent même les enfants. Le suspense est maintenu, le dénouement surprenant. Mais des retours en arrière incessants compliquent à plaisir l’histoire d’un clan replié sur ses secrets bien enfouis que nul ne veut voir resurgir. La construction est habile, mais rend difficile la lecture de ce roman policier d’un genre un peu particulier.