Ignacio repère les étrangers à l’aéroport de Cuba et, moyennant quelques pesos, leur procure un gîte, de la musique, du rhum et des « muchachas ». Mais Alfredo, vite surnommé El Palenque, n’est pas un pigeon comme les autres. Guinéen par son père, il déclare être né à Cuba et venir y chercher ses racines maternelles. Cette démarche semble déranger bien du monde. Ses allées et venues, ses visites au cimetière de Colon alertent la police. L’ombre de Fidel Castro plane sur un secret qui se révèle peu à peu à Ignacio d’une façon dramatique. Tierno Monénembo (Le terroriste noir, NB décembre 2012) occupe une place reconnue dans la littérature francophone, couronnée par le prix Renaudot 2008. Ignacio est le narrateur. Il s’adresse à El Palenque dans une construction complexe qui peut dérouter. Mais le grand talent d’écrivain de Monénembo nous entraîne dans une aventure foisonnante, peuplée de personnages pittoresques, souvent inquiétants, dans l’ambiance chaude et sensuelle de Cuba. Le passé d’une famille se dévoile peu à peu. Une histoire d’amour banale que la politique et la raison d’état conduisent à la tragédie.
Les coqs cubains chantent à minuit
MONÉNEMBO Tierno