Il y a très longtemps, régnait sur la Mandchourie un gouverneur casanier, borgne et boiteux, qui occupait le plus clair de son temps à peindre. Lorsque troubles et attaques de brigands assaillent son pays, ses proches conseillers lui suggèrent de mander un peintre pour réaliser son portrait et se faire connaître de son peuple qui doute de son existence. Deux artistes se succèdent à la tâche. En vain. Jusqu’au jour où…
Comment faire accepter ses différences, son handicap à son peuple tout en conservant son autorité sur ses sujets ? Telle est la problématique de cette fable qui utilise l’art comme révélateur de soi et dont l’enjeu conditionne le retour de la paix en Mandchourie. Entre deux représentations contradictoires réalisées par ses peintres (portrait idéalisé / portrait réaliste), le gouverneur choisit une troisième solution (On n’est jamais mieux servi que par soi-même.) pleine de saveur et d’intelligence. Les illustrations à l’aquarelle lumineuses et colorées sont un régal. (F.D.)