Les lance-flammes

Sandro Valera, artiste désinvolte, est le fils d’un industriel milanais amoureux de la vitesse et des motos ; Reno, belle motarde partie de rien, arrive à New York en 1975 avec l’idée d’y devenir quelqu’un. Son univers personnel est fait de vitesse et d’images, course, photos et films. Son quotidien solitaire se transforme, elle rencontre des artistes, vit avec Sandro, part avec lui dans sa famille près du lac de Côme ; mais la période est dangereuse. La voici à Rome lors des manifestations des années de plomb, entourée de gens bien différents. Ambitieuse et tendre, la narratrice à l’oeil perçant raconte les lieux, les gens, la sexualité sans tabou et l’amour au jour le jour ; sa fougue, son désir de connaître les autres bâtissent des tableaux contrastés, prenants : la vie de bohème à New York, les longues randonnées, les tensions en Italie, les différences sociales. L’expérience guerrière sur le champ de bataille réel (1914-1918), puis économique, du chef de famille italien fait contrepoint au récit d’initiation amoureuse, artistique et révolutionnaire. La qualité romanesque de cette deuxième fiction (Télex de Cuba, NB décembre 2012) se dilue parfois dans des dialogues filandreux et la peinture d’un milieu branché new-yorkais daté.