« Mon bĂ©bĂ©, mon enfant, mon tout petitâŠÂ » murmure une mĂšre, son enfant dans les bras. La cantilĂšne en bas de page accompagne, en mots simples, une succession dâimages : dessinĂ©s au crayon gris, les personnages dâabord enlacĂ©s sâĂ©loignent, se rapprochent, virevoltent, jamais sĂ©parĂ©s, lâun tout petit, lâautre trĂšs grande, lâun grandissant, lâautre rapetissant, comme au grĂ© dâune illusion dâoptique proche du folio-scope. Dans cet album sans trame narrative, se dit la tendresse de toute une vie et le cycle de lâexistence qui fait que lâun devient lâautre. Dâautant plus troublant que le dessin dâAlbertine ne joue que sur le changement de taille et sur la similitude des postures, excluant le rĂ©alisme au profit de la poĂ©sie des signes. Un bel album sensible, raffinĂ© et Ă©purĂ© qui bouscule les codes de la reprĂ©sentation en ce domaine. (A.-M.R.)
Mon tout petit
ZULLO Germano, ALBERTINE