27 janvier 1866, Walter Moody, jeune avocat britannique, dĂ©barque sur la cĂŽte ouest de Nouvelle-ZĂ©lande. Il est venu tenter sa chance dans le nouvel Eldorado des orpailleurs. Au fumoir de son hĂŽtel, il est interpellĂ© par des individus dĂ©battant des Ă©vĂ©nements rĂ©cents qui mettent en Ă©moi la petite citĂ© dâHokitika : mort dâun vieil homme, arrestation dâune « putain » sous lâemprise de lâopium, disparition dâun propriĂ©taire de mine dâor. Les tĂ©moignages successifs constituent les Ă©lĂ©ments dâun puzzle quâil lui faut reconstituer. Travail titanesque que lâĂ©criture de ces quelques mille pages ! Eleanor Catton (La RĂ©pĂ©tition, NB novembre 2011) construit ce roman comme un âpolar astrologiqueâ : des recherches historiques sur le positionnement des planĂštes lui suggĂšrent les intitulĂ©s des douze parties et la charpente de cet ambitieux roman. Lâastrologie rĂ©trospective expliquerait le chassĂ©-croisĂ© des rencontres et les pĂ©ripĂ©ties complexes des protagonistes. Mais il nâest pas besoin dâĂȘtre initiĂ© dans cette discipline discutable pour dĂ©guster le style dĂ©suet, mature, fouillĂ©, rapide, la puissance narrative, lâimagination sans faille, la portĂ©e vaste dâune pensĂ©e soutenue sans ĂȘtre pesante et la prĂ©cise assise documentaire du rĂ©cit. La fortune est le fil conducteur, la nature sauvage le dĂ©cor. Une atmosphĂšre dĂ©licieusement nĂ©o-victorienne, un dĂ©nouement dans la morale de l’Ă©poque.
Les luminaires
CATTON Eleanor