Le journal (nul) de mes amours nulles (Moi Ben ; 3)

Séquence récit autobiographique : la nouvelle prof de français demande à ses élèves de rédiger un journal intime, les gamins s’insurgent mais rien à faire, ils doivent s’exécuter. Après avoir utilisé plusieurs stratagèmes tous aussi loufoques que foireux, Ben décide de recopier des extraits du journal de sa soeur, amoureuse d’un sportif. Misère, il oublie de changer les prénoms. Catastrophe, l’enseignante s’imagine qu’il est amoureux d’un mec. Pire, elle tiendrait un blog où elle va publier leurs écrits. Comment s’en sortir ?

Bernard Friot offre une nouvelle mésaventure fort savoureuse de Ben. Dans cette sympathique chronique scolaire avec ses inévitables chamailleries et amours contrariés, s’amorce une réflexion sur l’écriture d’un récit autobiographique, d’un journal intime. Par le truchement d’une cocasse bévue, l’homosexualité est astucieusement amenée, s’ensuit un questionnement sur soi traité avec drôlerie. L’inquiétude de Ben quant au blog incite également à réfléchir sur l’impact et les dommages collatéraux d’une révélation intime divulguée à l’insu de la personne. Écrite dans un style alerte, pétillant d’humour, l’intrigue présentée comme un journal avec ses annotations dans une typographie différente, ses ratures et ses pages froissées, ravira les potaches. (E.-E.H. et A.D.)