Si tu m’entends

QUIVIGER Pascale

À Montréal, David a fait une chute grave qui le plonge dans le coma. À son chevet se succèdent sa femme, avec laquelle il forme un couple harmonieux, son fils de six ans, ses parents émigrés polonais, sa belle-soeur bohême et le personnel soignant. Chacun, confronté au drame, s’adapte à cette situation dont on devine l’issue fatale, tandis que David, dans son délire tente de se souvenir et d’appréhender son environnement. Un infirmier tisse, d’abord avec l’enfant puis avec sa mère, des liens plus intimes. L’auteur, canadienne francophone, conduit chronologiquement son roman comme un scénario de film, en une suite de scènes vivantes, nourries de dialogues qui révèlent bien caractère, réaction et évolution des personnages : la spontanéité joyeuse de l’ enfant et l’originalité bienfaisante de sa tante font contrepoint au trouble douloureux de la femme, lâchée dans l’épreuve par sa propre mère et confrontée à la triste résignation de ses beaux-parents sur lesquels pèse un lourd passé. Faisant état de l’approche anglo-saxonne de la fin de vie et du coma, ce roman sensible, de lecture facile, n’évite pas certains clichés ou lourdeurs. Pourtant, ce récit réussit à émouvoir sans pathos. (L.K. et B.Bo.)