Ceux qui restent

GURGANUS Allan

Falls, petite ville de Caroline du Nord entourĂ©e de terres agricoles, paraĂźt, avec son quartier de maisons cossues, un lieu de vie idyllique. Elle n’Ă©chappe pourtant pas aux tragĂ©dies : l’existence d’une adolescente prend un tour cauchemardesque quand son pĂšre meurt brutalement en pratiquant son sport nautique prĂ©fĂ©rĂ©. Une mĂšre, qui accepte Ă  contrecoeur le dĂ©part de sa fille en Afrique pour une mission humanitaire, voit les faits confirmer ses pires craintes. AprĂšs avoir soignĂ© plusieurs gĂ©nĂ©rations d’habitants, un mĂ©decin prend sa retraite, laissant un de ses patients et ami, malade du coeur, totalement dĂ©semparĂ©. Allan Gurganus situe les trois novellas qui composent le recueil dans une mĂȘme ville imaginaire des États-Unis. Il dĂ©crit ainsi peu Ă  peu les paysages, les habitudes entre voisins, et s’amuse de leurs moeurs avec malice (Les Blancs, NB juillet 2001). Il s’attache surtout Ă  la voix des principaux personnages, victimes d’un destin cruel ou de malchance. Leur introspection est alourdie de considĂ©rations de bric et de broc, d’anecdotes futiles mĂȘlant passĂ© et prĂ©sent. L’Ă©criture saccadĂ©e, fourmillante de dĂ©tails, et la verve dĂ©bordante de l’auteur n’empĂȘchent pas, malgrĂ© son brio, un certain ennui. (P.H. et N.C.D.)