Jacques Blanchot est congédié par sa femme atteinte d’une allergie rare : « la blanchoïte aiguë ». Plus question de vivre ensemble. Alors, sans protester il part, perd son boulot, son banquier l’enfonce. Il achète un chiot qui se fait immédiatement écraser. Déprimé, fauché, chassé de l’hôtel qu’il ne peut plus payer, il rôde autour de son ancienne maison pour voir son fils. Il ne mange que les croquettes achetées pour son chien. Bientôt il tombe sous la coupe d’un dresseur et devient le chien fidèle et soumis de cet homme qui le frappe pour l’éduquer et le punir. Samuel Benchetrit (Chroniques de l’asphalte 3/5, NB janvier 2011) dit avoir écrit ce roman décalé au sortir d’une dépression. C’est une fable sur les penchants cruels, égoïstes et destructeurs des hommes. Femme infidèle, fils méprisant, banquier voleur, hôtelier roublard, maître-chien carrément méchant… personne n’est « humain ». Les animaux sont bien plus courageux, altruistes et solidaires que les hommes. Mais l’écriture aussi terne que le narrateur canin et le côté fabriqué de cette histoire peuvent lasser. On risque surtout de se sentir déprimé par un bonheur gagné dans l’humiliation et la soumission. (V.A. et M.-C.A.)
Chien
BENCHETRIT Samuel