Guillaume Ecart est né au Chambon-sur-Lignon, en Auvergne, bourgade huguenote en terre catholique et réputée pour son esprit de tolérance : le pasteur et le curé officient dans le même édifice et acceptent toutes les religions. Guillaume épouse Caroline, institutrice laïque, dans les années quatre-vingt. À la suite d’un drame au célèbre collège Cévenol, ils émigrent avec leur petite Margot à Saint-Pierre-et-Miquelon où résident de nombreux descendants d’Acadiens, expulsés par les colons britanniques au XVIIIe siècle. Une déportation connue sous le nom du Grand Dérangement. Pour son centième anniversaire et après plus de soixante-dix romans, Jean Anglade (Le faucheur d’ombres, NB juin 2012) propose une sorte de testament philosophique, littéraire, sociologique, qui s’apparente plutôt à un guide touristique géographique et historique qu’à un roman. L’histoire a peu d’importance et ne sert même pas de fil rouge à ce récit où abondent les clichés et à l’écriture bien morne. Le doyen des lettres françaises fait, certes, preuve d’une grande culture qu’il veut faire partager mais sans susciter un grand enthousiasme. (M.F. et A.-M.D.)
Le Grand Dérangement
ANGLADE Jean