« La chienne sâest cachĂ©e dans la forĂȘt pour mettre bas » lui dit PapĂ©, rassurant, tout en poursuivant ses activitĂ©s de jardinier, au milieu de ses amis, tomates et aubergines quâil bichonne dans un calme olympien. Louison, elle, est impatiente : un chiot pour elle ! Elle le cherche en vain dans le grand bois tout proche. Il faut attendre.
Une leçon de patience ! La nature a ses lois ; et le temps de lâattente, paisible pour le vieil homme, agitĂ© pour lâenfant, est riche dâĂ©motions contrastĂ©es. Tout en pudeur et assonances poĂ©tiques, le texte dit le respect de la vie, les liens trĂšs forts qui se tissent en menus gestes dâattention. La forĂȘt, Ă contre-emploi, y est protectrice, comme le jardin bien ordonnĂ© quâelle prolonge : pas lâombre dâun loup sous les grands arbres. Le mystĂšre de la naissance se joue-t-il lĂ ou ailleurs, Ă lâabri des regards ? La dĂ©licatesse du propos rime avec la sobriĂ©tĂ© du dessin : du noir et blanc, une touche orange. Un trait vigoureux matĂ©rialise lâexubĂ©rance de la nature sauvage et lâordonnancement rassurant du potager dont cet album dit lâharmonie. (C.B.)