L’appellation « Harki » désignait une catégorie de supplétifs de l’armée française. Elle s’est peu à peu étendue à l’ensemble des partisans de la France, opposés aux indépendantistes algériens. La première partie de cet ouvrage analyse leur rôle dans le conflit. Une longue deuxième partie relate les interviews d’une soixantaine de survivants qui, contrairement à une théorie répandue, ne furent pas systématiquement massacrés. Pierre Daum, journaliste du passé colonial de la France, s’attaque à un sujet tabou et, parcourant l’Algérie, les retrouve grâce au « téléphone arabe ». Les entretiens avec ces anciens militaires se révèlent précis, parfois occultés, généralement fructueux, souvent répétitifs malgré des variantes. Une très bonne connaissance géographique est requise (malgré les cartes jointes) pour situer les localités méticuleusement énumérées. Repères chronologiques, données numériques commentées, témoignages validés par des recoupements, notes explicatives de bas de page font de ce sujet brûlant un vrai travail de thèse.
Le Dernier Tabou : les « harkis » restés en Algérie après l’indépendance
DAUM Pierre